La chapelle Saint-Thibaut de Lutrebois
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La chapelle Saint-Thibaut de Lutrebois.
Une petite chapelle est mentionnée dès 1770 au centre du village, sur le flanc nord. Sous l’occupation napoléonienne, elle est fermée en 1807 en raison de son « inadaptation » à recevoir la population pour le culte divin. En 1823, le village, avec le territoire du Luxembourg, quitte la juridiction ecclésiastique du diocèse de Metz pour rejoindre celle de Namur. Après l’indépendance de la Belgique, la chapelle Saint-Thibaut est réhabilitée, le 6 juin 1834[10].
En 1871, une chapelle plus grande est construite cette fois côté sud de la vallée. Les peintures sont réalisées en 1920. L’annexe de la sacristie est terminée en 1929[11]. Détruite à l’offensive de décembre 1944, la chapelle est rebâtie en amont, perpendiculaire à la route. Elle est rectangulaire à pans coupés. L’édifice compte une sacristie située du côté sud du chœur et un jubé au-dessus du hall d’entrée[12]. Avec la participation du fond des dommages de guerre, les vitraux sont replacés en 1985.
À la chapelle de Lutrebois, comme au cimetière local, sont rattachés les villages de Remoifosse et de Losange.
Le village au fil de l'histoire Modifier
Par sa situation géographique, Lutrebois a son histoire principalement liée à celle de la ville de Bastogne. Le village est situé dans la première couronne de villages autour de la ville, à 5 km au sud. Losange (2 km) et sa seigneurie au Moyen-Age ainsi que Villers-la-bonne-Eau (3km) et sa cure paroissiale colorent localement la vie des habitants.
Lutrebois fait partie du bassin du Rhin. Son ruisseau a sa source au cœur du village et se jette dans la Sûre en dessous de l’ancien hameau de Romeldange.
Au plan archéologique, quelque haches ont été découvertes dans la région, en particulier la hache «du fond de bois Tagnon » retrouvée entre Lutrebois et Lutremange lors de travaux de défrichement[3].
Au iiie siècle av. J.-C., on trouve, aux sources de la Haute-Sûre, les Sègnes (Segni), une tribu celte ou germanique selon Jules César dans son Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre VI, 32. Elle est située entre les Eburons et les Trévires. Les Sègnes vivent de la forêt, de l’élevage et de la culture de terres défrichées dans des hameaux espacés de 4-5 km.
Au xie siècle, on trouve mention de la seigneurie de Losange. Vers 1040, elle fut acquise par l'abbaye de Stavelot sous l'empereur Henri III et la prélature de l'abbé Poppon[4].
En 1443, le Duché de Luxembourg, constitué depuis 1335, est cédé aux États Bourguignons à la suite d'endettements successifs.
Une trace écrite de Lutrebois se rencontre sur un registre de 1469, le « Chasse-ménages de la prévôté de Bastogne » dressé pour le Duc de Bourgogne, Charles le Téméraire. Lutrebois (Luterbay) fait partie à cette date de la mairie de Doncols. Cette mairie, gouvernée à l'époque par un mayeur et deux échevins, était redevable d'un fermage à la prévôté de Bastogne dont elle était soumise pour la moyenne et la haute justice. Doncols comprend, avec Lutrebois, les hameaux et villages de Sonlez (Soller), Grumesaux (Grümelscheid), Nortenge (Noertrange), Wanderlez (Wanderley), Herlez (Berlé), Hardelange (Harlange), Wartrenge (Watrange), Tarchamps, Bra (Bras), Harzy, Wardeim (Wardin), Nevel (Neffe), Pisory (Bizory), Luserie (Luzery), Mons (Mont), et Marvie. Le document recense à cette époque pour Lutrebois 10 maisons et un franc-homme[5]. On a l'identité d'un franc-homme du village, d'abord dans une lettre du 18 novembre 1576 mentionnant Joseph Kawet; ensuite celle de Jean Cawet en 1596, le même cité à Bastogne le 10 juillet 1613[6].
En 1628, François de Vaulx, prévôt de Bastogne, achète les droits seigneuriaux à Losange. La seigneurie se compose alors des hameaux de Lutrebois, Watungen (Watrange), Harlingen (Harlange), Boulaide et Livarchamps[7]. Disposant uniquement de la rente foncière au départ, la seigneurie sera une juridiction haute jusqu'en 1794.
L'annexion par la France de nos régions en 1795 conduira à une refonde des mairies. Losange, Villers-la-bonne-eau, Lutremange, La Haye, Chiversoux, Remoifosse et Livarchamps quittent la mairie de Hotte, tandis que Lutrebois quitte celle de Doncols pour former ensemble une nouvelle commune autour de Villers-la-bonne-eau[8]. La commune est intégrée à l'arrondissement de Sibret et à la sous-préfecture de Neufchâteau dans le nouveau département français des forêts avec Luxembourg comme chef-lieu.
Après la défaite napoléonienne de Waterloo et le Congrès de Vienne de 1815, le Royaume des Pays-Bas est réunifié sans le Duché de Luxembourg, qui, bien que sous la régence de Guillaume d'Orange-Nadeau, reste indépendant et est élevé au titre de Grand-Duché dans la Confédération Germanique (Deutscher Bund) avec une garnison prussienne à Luxembourg. Les excès du souverain néerlandais et la Révolution belge de 1830 divisent les Luxembourgeois germanophones. Les grandes puissances élaborent, le 14 novembre 1831, le traité dit des XXIV articles prévoyant la scission du Luxembourg. La séparation n'est qu'effective qu'en 1839, après le traité de Londres.[9] Le territoire de Lutrebois se voit border cette nouvelle frontière en intégrant la nouvelle Province belge de Luxembourg avec Arlon comme chef-lieu et Bastogne comme arrondissement.
Lutrebois demeure dans la commune de Villers-la-Bonne-Eau jusqu'en 1977, date de sa fusion avec Bastogne. Son dernier bourgmestre est le comte Patrick dUdekem d'Acoz. L'école communale est fermée à cette époque où le village compte 18 maisons pour 70 habitants.