Michèle Lentz, pianiste de cœur
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Michèle Lentz, pianiste de cœur
Puisque, depuis tant d’années, ses doigts volent avec grâce sur les touches du piano pour enchanter nos cœurs,
Puisque son sourire et sa passion illuminent chacune de nos soirées, Puisque, sans elle, nos fêtes communales perdraient un peu de leur magie,
Parce que, tout simplement, j’avais envie de l’écouter parler de son art. J’ai voulu être votre voix, le temps d’une rencontre, pour la laisser nous confier un peu d’elle-même : sa musique, son parcours, sa sensibilité et ce lien si particulier qu’elle entretient avec notre commune.
Lui dire, enfin, quelques mots de reconnaissance et lui exprimer notre infinie gratitude, bien sûr.
Dans notre commune, certaines personnes illuminent la vie collective par leur présence discrète, leur talent et leur générosité. Michèle Lentz fait partie de celles-là.
Pianiste accompagnatrice fidèle de la chorale ‘Caecilia Walfer’, présence constante à nos soirées musicales, elle met depuis de nombreuses années son art au service du partage et de l’émotion. Et cela, tout en enseignant les mathématiques et la musique au Lycée de Garçons, la même école où elle a grandi, avant de partir, baccalauréat scientifique en poche, poursuivre ses études de musicologie à l’Université de Strasbourg.
Les sciences et la musique, la rationalité et l’émotion, ne chantent-elles pas, au fond, la même mélodie ?
Sous le charme de la voix paternelle
Elle dit avoir été tout autant fascinée par les chiffres que par la musique. À trois ans, elle exaspérait sa maman en récitant les numéros des maisons de notre village.
À dix ans, elle fit une entrée remarquée dans le monde musical en lançant : « Vous chantez faux ! » Remarque rapportée à son père par la victime elle-même, son instituteur. Une vraie catastrophe qui fit rire tout le monde ! « Aujourd’hui, confie-t-elle, j’accompagne la chorale où mon ancien instituteur chante et j’avoue: il chante parfaitement bien maintenant ! »
Michèle est en fait tombée bébé dans la potion magique nommée musique, ou plutôt sous le charme envoûtant de la voix grave de son papa, grand chanteur apprécié de tous. Puis vinrent les années de solfège, les cours de violon, son premier amour et, bien sûr, le piano, qu’elle suivit avec ferveur : « On courait pour aller au solfège », se souvient-elle avec un sourire, sachant l’horreur que représente cet apprentissage pour beaucoup.
Elle, elle garde un souvenir ému de ces années, de ses enseignants, et de sa rencontre décisive avec l’extraordinaire pédagogue Madame Josette Weyland. Elle souligne aussi sa chance d’avoir croisé le chemin d’autres figures exceptionnelles : notre ancienne bourgmestre, Madame Erna Hennicot-Schoepges, Monsieur l’abbé René Ponchelet et le professeur viennois Robert Schollum.
Un travail aimé, accompli et récompensé
En témoigne son parcours, jalonné de distinctions :
• Premier Prix en solfège
• Deuxième Prix en piano (classe Gonner)
• Premier Prix en accompagnement au piano (classe de M. F. Jung)
• Premier Accessit / Prix en piano (classe de M. F. Jung)
• Première Mention en musique de chambre (classe de M. F. Jung)
Et oui, c’est le piano qui l’a emporté. Exit le violon ! Qu’importe : ses trois enfants, qui baignent tout comme elle dans la musique et les chiffres, jouent chacun un instrument à cordes différent, violon, violoncelle, contrebasse. Un joli clin d’œil au premier amour de leur maman.
Elle dira de son désormais compagnon de route, le piano : « Il a toujours été là, présent, majestueux, tout comme ce rendez-vous non-dit, et malheureusement manqué, celui d’accompagner la belle voix grave de mon papa.»
Elle ajoute avec émotion : « Mon père est parti trop tôt. En le perdant, j’ai perdu mon meilleur chanteur.»
Des yeux doux pour Walfer
Aujourd’hui, ses doigts courent sur le clavier pour notre bonheur. Elle enchante nos concitoyens par son art et sa bienveillance. Elle aime préciser, le cœur humble et tremblant : « Jouer pour ma commune, pour ces visages familiers, pour ces personnes qui m’ont vue grandir ou que j’ai vues grandir, participer à ses soirées musicales, accompagner notre chorale depuis plus de deux décennies, depuis Jean-Philippe Boever et Danielle Hennicot, c’est le plus grand des honneurs. Je n’ai jamais rêvé aussi grand.»
Celle pour qui chaque concert est une conversation intime avec l’orchestre, la chorale, le chanteur, pour qui offrir un peu de beauté, une parenthèse sans souci, est une manière de dire merci à son public, évoque aussi volontiers les merveilleux moments musicaux partagés à travers le pays. Elle cite Béby Kohl, René Kneip chez Léa Linster, Pascale Schmit, Josiane Wegfahrt ou Marie-Jeanne Klein, les accompagnements rêvés au Dîner des ADEM européens, aux séances académiques du LGL et du LAM (Arts et Métiers), au Cercle interreligieux, au Cercle municipal, ceux dans des CIPA, aux concerts de la Croix-Rouge, les concerts avec les chorales de la Ville de Luxembourg et d’autres chorales mixtes et chœurs d’hommes.
Comment ne pas être fier de son parcours ? Comment ne pas aimer cet enfant du village qui nous laisse rentrer chez nous après chaque prestation avec un bout de son art, un petit bout d’elle-même, son amour pour la musique classique, pour Verdi, Mozart, le concerto pour piano, l’opéra et sa jolie folie qui l’a faite courir de salle en salle pour écouter les grandes voix et recueillir les autographes de ses étoiles ?
Quant à nous deux, de nos rencontres dans notre salle communale ou dans la sublime Philharmonie, notre lien s’appelle certes musique, mais aussi bonne humeur. Je ris encore toute seule des histoires qu’elle vient de me conter : ses fous rires retenus à ses débuts, quand elle accompagnait « De Knéckjang » avec la chorale d’Itzig, qui jouait des opérettes luxembourgeoises ; le piano d’enfant que l’on lui a réservé par erreur lors d’un concert dans un CIPA ; les mésaventures comiques avec la chorale d’hommes.
Merci
Nous te disons merci pour tout cela : ta disponibilité, ton élégance discrète, ta gentillesse et ton sourire. « Offrir un peu de sa musique, c’est offrir un peu de printemps », dis-tu ? Et c’est exactement ce que tu fais, chaque fois que tes doigts effleurent le piano:
À chaque célébration,
À chaque soirée musicale,
À chaque événement communal,
À chaque fois que l’on te croise, aussi.
Henoke Courte