Créer en 3D, puis en réalité

Ils sont fans de Lego mais ne se satisfont pas simplement d'acheter des kits en magasin. Ils créent leur propre monde Lego, à la taille qui leur convient. Tandis que les membres de l'asbl Lego Frënn Lëtzebuerg , exposent à partir d'aujourd'hui des Lego Technic au shopping center de la Belle Etoile à Bertrange, Pierre Wagner, secrétaire-trésorier du club, montrera en direct comment développer ses propres jouets en 3D sur son PC avant de les réaliser avec de vraies briques.

«C'est la question que les gens nous posent toujours en voyant nos réalisations: où avez-vous acheté ce kit? Mais on ne l'achète pas. On le construit!» Modéliste invétéré et vrai fan de Lego, Pierre Wagner, 52 ans, ne se satisfait pas des kits vendus en magasin, donc accessibles à tous. Il cherche à créer, innover, pour pimenter la construction mais surtout parce que «lorsqu'on organise des expos, on ne peut pas exposer 120 ans la même chose!» L'une des techniques consiste à marier plusieurs kits pour donner une autre dimension à la maquette vendue.

Tombé dans le Lego parce que ses yeux étaient perturbés par la construction de maquettes à très petite échelle, Pierre Wagner, secrétaire-trésorier de l'asbl Lego Frënn Lëtzebuerg , imagine de toutes pièces des jouets inédits: maisons, station-service, wagons et même des églises! A l'échelle qui lui plaît. C'est l'autre technique.

Séduit dernièrement par l'architecture de l'église romane du XIe siècle qui surplombe Mont-Saint-Martin (à 500 m de chez lui) il a décidé, sur base de photos, de reconstruire entièrement l'édifice. D'abord virtuellement grâce au programme Lego digital designer disponible sur Internet. «Jusqu'à présent j'ai utilisé 1.371 pièces de rechange. Ce qui me coûtera 362 euros», lit-il au fur et à mesure de la construction. Après trois à quatre jours de travail à temps plein, le programme livrera, étape par étape, le plan de montage de l'édifice religieux. Un travail de titan dont l'intérêt est de disposer au final d'un plan afin de pouvoir refaire la pièce en cas de pépin, voire de partager sa création avec d'autres fans.

Ensuite il réalisera l'objet avec de vraies briques de Lego. La flèche culminera à 80 cm mais il lui faudra trouver un subterfuge pour créer la rosace qui n'est pas réalisable en Lego. Ces pièces uniques réalisées avec de vraies briques Lego commandées directement auprès de l'usine au Danemark sont coûteuses au final et soigneusement conservées dans des boîtes en contreplaqué de 12 mm spécialement confectionnées sur mesure. «Il y en a pour 40.000 euros environ», glisse Pierre Wagner qui y veille comme sur un trésor de guerre.

Maurice Fick